Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Il y a trois siècles
Archives
Publicité
Derniers commentaires
Il y a trois siècles
  • Le journal d'Olivier Le Vôtre, commis à la Maison du Roi Louis XIV, il y a trois siècles exactement. Le héros, enfant abandonné, est à la recherche de ses origines dans une Cour de Versailles pleine de mystères...
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
2 mai 2010

Le mystère de ma naissance

Je commence ce journal, à Versailles, en ce 2 mai de l'an de grâce 1710. Personne ne connaît mon vrai nom et je suis né de parents inconnus.

Olivier le Vôtre est un patronyme donné par moquerie, par des courtisans qui ignoraient le nom de mes parents et qui me voyaient jouer dans les jardins du château de Versailles, parc créé par Monsieur Le Nôtre. Me désignant aux uns et aux autres, en riant, ils s'écriaient, fiers de leur jeu de mot : "Est-ce le vôtre ?" 

Élevé par des serviteurs attendris par ma petite bouille toute ronde, mangeant en cuisines, j'ai tout appris auprès d'un commis de Monsieur Colbert, Albert Dupin. A sa mort, j'ai été pris à la Maison du Roi, qui commande la Marine et toutes les affaires sensibles du royaume. Bourreau de travail, apprécié pour ma discrétion, comprenant vite, mes responsabilités sont maintenant, à 41 ans, celles que l'on confierait à un noble de grande famille.

La rumeur prétend que mon père était un puissant seigneur. J'ai l'impression que des mains cachées me protègent et que d'autres travaillent à ma perte. D'où vient l'horrible cicatrice que j'ai au cou depuis ma plus tendre enfance ? Pourquoi le roi s'est-il écrié un jour, au moment de signer ma nomination, que j'étais forcément doué pour les chiffres et les finances ?

Le soir je rêve de mes origines, au fur et à mesure que de nouvelles rumeurs viennent éclairer ou obscurcir mon passé... qui est aussi mon avenir.

colbert_de_seignelay

Jean-Baptiste Colbert de Seignelay, fils du grand Colbert. Une rumeur prétend que ce puissant seigneur, mort il y a vingt ans, serait mon père.

 

Publicité
Publicité
Commentaires
F
Plongez dans les intrigues de la cour du Roi Soleil... Voilà un programme alléchant.<br /> On suivra avec attention les aventures de M. Le Vôtre comme on a aimé se plonger dans la Belle Epoque.<br /> <br /> Amicalement<br /> F;-)
D
Mais c'est bien sûr, où donc avais-je la tête !<br /> <br /> A dix-huit ans, on a le sang chaud, et il se pourrait bien que le jeune Colbert ait eu l'imprudence d'engendrer quelque encombrant bâtard.<br /> <br /> C'est du moins ce qui se pourrait lire entre les lignes de la lettre de M. Colbert père à son cousin Colbert de Terron lorsqu'il lui envoie le jeune Jean-Baptiste en stage à Rochefort - pour l'éloigner précipitamment de Paris ?<br /> <br /> Estant persuadé comme je le suis qu’il a pris une bonne et ferme résolution de se rendre autant honneste homme qu’il a besoin de l’estre, pour soutenir dignement, avec estime et réputation, mes emplois, il est surtout nécessaire qu’il fasse toujours réflection et s’applique avec soin au règlement de ses mœurs, et surtout qu’il considère que la principale et seule partie d’un honneste homme est de faire toujours bien son debvoir à l’égard de Dieu, d’autant que ce premier devoir tire nécessairement tous les autres après soi, et qu’il est impossible qu’il s’acquitte de tous les autres s’il manque a ce premier. Je crois lui avoir assez parlé sur ce sujet en diverses occasions pour croire qu’il n’est pas nécessaire que je m’y estende davantage ; il doibt seulement bien faire réflection que je lui ay cv-devant bien fait connoistre que ce premier debvoir envers Dieu se pouvoit accommoder fort bien avec les plaisirs et les divertissements d’un honneste homme en sa jeunesse.
D
Mais c'est bien sûr, où donc avais-je la tête !<br /> <br /> A dix-huit ans, on a le sang chaud, et il se pourrait bien que le jeune Colbert ait eu l'imprudence d'engendrer quelque encombrant bâtard.<br /> <br /> C'est du moins ce qui se pourrait lire entre les lignes de la lettre de M. Colbert père à son cousin Colbert de Terron lorsqu'il lui envoie le jeune Jean-Baptiste en stage à Rochefort - pour l'éloigner précipitamment de Paris ?<br /> <br /> Estant persuadé comme je le suis qu’il a pris une bonne et ferme résolution de se rendre autant honneste homme qu’il a besoin de l’estre, pour soutenir dignement, avec estime et réputation, mes emplois, il est surtout nécessaire qu’il fasse toujours réflection et s’applique avec soin au règlement de ses mœurs, et surtout qu’il considère que la principale et seule partie d’un honneste homme est de faire toujours bien son debvoir à l’égard de Dieu, d’autant que ce premier devoir tire nécessairement tous les autres après soi, et qu’il est impossible qu’il s’acquitte de tous les autres s’il manque a ce premier. Je crois lui avoir assez parlé sur ce sujet en diverses occasions pour croire qu’il n’est pas nécessaire que je m’y estende davantage ; il doibt seulement bien faire réflection que je lui ay cv-devant bien fait connoistre que ce premier debvoir envers Dieu se pouvoit accommoder fort bien avec les plaisirs et les divertissements d’un honneste homme en sa jeunesse.
P
La naissance de Monsieur Le Vôtre est encore un mystère pour nous mais une chose est sûre, je me régale déjà de la naissance de ce second blog et j'ai hâte de découvrir la vie romanesque de M. Le Vôtre... Bien à toi, Pascal
L
Chère Madame Dom<br /> Il y bien deux Colbert : le père mort le 6 septembre 1683 et le fils décédé d'un cancer foudroyant à 39 ans le 3 novembre 1690. Le second est aussi appelé Marquis de Seignelay (cela évite de confondre).<br /> Nous reviendrons sur ce fils brillant et injustement méconnu... représenté sur le tableau. Je pensais que la légende était claire.<br /> Bonne lecture<br /> L'auteur
Publicité